Déclaration liminaire du CE de juin 2025
- SNES-FSU Sénégal
- 8 juin
- 4 min de lecture

Monsieur le Proviseur, chers membres du Conseil d’établissement,
L’Ordre du jour de ce CE n’annonce rien de bon pour la suite, dans notre établissement scolaire, aussi bien pour nos élèves que pour nos personnels. En effet, nous ne sommes qu’à la phase 1 de la carte des emplois des personnels détachés pour la rentrée 2026, et déjà, on nous annonce la fermeture pure et simple de trois postes d’enseignement, dont un étant aussi un poste de formatrice pour la zone.
Le poste d’EF2D en EPS fermerait à Dakar pour être ouvert à Nouakchott, alors même que le Sénégal accueillera les Jeux Olympiques de la Jeunesse du 31 octobre au 13 novembre 2026, et que notre établissement, depuis des années, organise et accueille les plus grands évènements sportifs AEFE de la zone. Où est la logique ?
L’AEFE décide de fermer deux postes d’enseignement, en Anglais et en Lettres. Dorénavant, devrons-nous trembler à chaque fois qu’un.e collègue partira à la retraite, de peur que l’Agence ne décide de fermer le poste en question ? Précisons que le poste de Lettres occupé par la collègue jusqu’à l’été prochain est un poste sur lequel nous avons à la fois un enseignement en Lettres Classiques et en Lettres Modernes. Rappelons également qu’à la rentrée 2024, un poste de détaché en Lettres Classiques avait été transformé, sur la demande de l’Agence, en un poste de Lettres Modernes. Nous avions voté contre.
Quid du Latin au lycée Mermoz en 2026, quand on connaît les difficultés rencontrées pour recruter aujourd’hui un.e enseignant.e ayant à la fois un profil LM et LC?
Avec le maintien du bornage, un grand nombre de collègues détaché.e.s seront obligé.e.s de quitter l’établissement à l’été 2026, pour un retour forcé vers la France. Le nouveau contrat vantait les mérites d’offrir une plus grande mobilité dans le réseau. Dans les faits, c’est tout le contraire : même celles et ceux qui devraient pouvoir bénéficier d’une année supplémentaire pour circonstances exceptionnelles essuient des refus du MEN.
Certain.e.s collègues réfléchissent même à demander une disponibilité, voire à démissionner car leur vie est aujourd’hui celle des milliers de françaises et de français résident.e.s hors de France, et elles/ils ne l’imaginent pas autrement.
Alors, nous continuerons de faire des CCPL, plus tôt que les années précédentes, puisque le calendrier a été significativement modifié par l’AEFE, dans l’optique de faciliter l’octroi des détachements par le MEN, mais si ce dernier perdure à les refuser, et ce, même à des collègues qui n’appartiennent pas à des académies dites « déficitaires », qui viendra les remplacer ? Des collègues TND ? Parlons-en.
De par son statut d'Établissement à Gestion Directe, le lycée Jean Mermoz attire encore des collègues titulaires qui résident dans le pays, la plupart en disponibilité pour suivi de conjoint.e ou en congés de formation. Ces collègues ont pour espoir d'obtenir un poste en détachement dès qu’un se libérera dans l’établissement. En attendant, ils/elles signent un contrat de droit local. A force, la fermeture de postes de détaché.e.s n’offrira plus cette possibilité aux TND. A cela s'ajoutent les refus d’octroi de détachement du MEN, même dans des académies dites non déficitaires habituellement. Viendra un temps où notre EGD n’arrivera plus à les recruter car les autres établissements du réseau au Sénégal proposent déjà des salaires et des avantages pécuniaires supérieurs à ceux pratiqués au LFJM, dont les grilles de salaires n’ont quasiment pas évolué depuis plus de douze ans. Soyons honnêtes, la concurrence est de plus en plus rude, et les EGD, comme le nôtre, sont souvent les grands oubliés de l’équation.
A la rentrée mondiale 2024, la répartition des élèves entre les différents statuts d’établissement restait globalement la même qu’à la rentrée mondiale 2023 avec seulement 19% d’élèves scolarisés dans les 68 EGD du réseau, 29% dans les 159 établissements conventionnés, 52% dans les 375 établissements partenaires. Les évolutions concernant ces trois catégories d’établissement à la rentrée 2024 étaient les suivantes : -1,3% d’élèves dans les EGD, -2,1% dans les conventionnés, +4,5% dans les établissements partenaires. Ces chiffres sont extraits du compte rendu officiel du Conseil d’Administration de l’AEFE de novembre 2024.
Vous vous dites certainement que nous sommes encore loin de la rentrée 2026 et qu’il reste encore un an pour voir venir. Soit, parlons maintenant de la rentrée 2025 qui aura lieu dans deux mois : le poste EF2D en Physique-Chimie n’a toujours pas été pourvu, faute d’un accord de détachement. Si cela reste en état, ce qui malheureusement a de grandes probabilités de se produire, nous n’aurons pas de formateur/formatrice dans cette discipline pour toute l’année prochaine, et ce, pour l’ensemble de la zone. Cela implique zéro formation et zéro accompagnement des stagiaires en formation initiale et continue.
A cela s’ajoutent encore deux postes d’enseignant.e.s détaché.e.s en SVT qui ne seront pas pourvus, là aussi, faute d’accord de détachement. Que nous dira l’Agence dans un an ? Que depuis deux ans nous avons deux postes gelés dans cette discipline, et que, du coup, eux aussi seront finalement fermés à la rentrée 2026 ?
Monsieur le Proviseur, chers membres du Conseil d’établissement, la logique est implacable et l’avenir est sombre.
Nous ne pouvons que dénoncer la fermeture et le gel de tout poste de détaché.e.s dans notre établissement, et voter contre, encore et toujours.
Nous vous remercions pour votre écoute attentive.
Pour le SNES-FSU Sénégal
Pour le SNUipp-FSU Sénégal
Pour SUD Education Sénégal
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