
Depuis bientôt un an et demi, le SNES-FSU alerte sur la dégradation des conditions de travail dans le réseau de l'AEFE. Cette dégradation touche de plein fouet les personnels, aussi bien les détaché.e.s que les recruté.e.s locaux, mais également les élèves et leurs familles.
Au mois de novembre dernier, et ce, malgré de très nombreuses réunions en amont, des interventions en Conseil d'établissement, des courriers syndicaux, des déclarations liminaires, la rencontre avec la Direction de l'Agence de passage à Dakar et des visioconférences avec des parlementaires, le SNES-FSU a dû déposer des préavis de grève durant tout le mois de novembre 2024. Ce mouvement, accompagné d'actions et de mobilisations, a été largement suivi par l'ensemble des personnels, aussi bien détachés/résidents que contrats locaux. Cette grève a mis en exergue une vraie solidarité entre les personnels, mais aussi le souhait de toutes et de tous de maintenir quelque chose de pérenne, à la fois pour les élèves et pour les personnels.
Les revendications de cette grève locale et reconductible reposaient sur ces points principaux : le respect et le maintien des avantages acquis (que la Loi appelle "principes de faveur"), l'aboutissement de travaux de gros oeuvres pour le bâti, l'augmentation des salaires chez les personnels de droit local qui subissent fortement l'inflation locale avec des grilles de salaire qui n'ont pas évolué depuis plus d'une décennie, la fin du découpage salaire/sursalaire au détriment des intéressés, la régularisation d'arriérés dûs pour certains personnels en poste depuis de nombreuses années, la fin du bornage des détachés dans le réseau de l'AEFE.
Cette grève a été comprise par beaucoup de familles avec lesquelles le SNES-FSU a eu l'occasion d'échanger à l'entrée de l'établissement lors des actions panneaux/pancartes entre 7h15 et 7h40, ou par mail/téléphone. Il n'est pas concevable que les établissements scolaires augmentent chaque année les frais de scolarité et qu'en contre-partie, les lycées ne bénéficient pas d'un budget suffisant pour faire face aux dépenses nécessaires sur place !
En parallèle, l'envellope des bourses attribuée aux familles diminue chaque année, et de plus en plus de parents avouent ne plus avoir les moyens de scolariser leurs enfants à l'école. Beaucoup doivent faire des sacrifices conséquents et/ou tout simplement effectuer des coupes franches sur la cantine, le transport scolaire, les voyages scolaires, les sections d'enseignements devenues également payantes. La liste des privations s'accumulent chaque année ! Ce n'est ni normal ni acceptable !
Faute de moyen suffisant, certains parents optent par dépit pour l'école à la maison, devant ainsi faire renoncer leurs enfants à la fois à un apprentissage en milieu scolaire, mais également à une vie scolaire sociabilisée. Elle est là aujourd'hui la vérité : soit on a les moyens, soit on ne les a pas !
Du côté des personnels, l'Agence se dit favorable à la fin du bornage des détaché.e.s, cependant, cela ne dépend pas d'elle, mais du Ministère de l'Education Nationale. En contre partie, il semble que les efforts conjoints (AEFE et Organisations Syndicales) déployés à partir des années 2000, puis relancés dans les années 2010 afin de stabiliser les statuts et les conditions de travail des personnels recrutés localement, ne soient plus au goût du jour ! La Circulaire n°515 de 2017 ne semble plus être un Texte inscrit dans le marbre, mais plutôt une variable aléatoire, d'un établissement à l'autre, et d'un pays à l'autre. Les sections locales du SNES-FSU, avec le soutien du SNES-FSU Hors De France multiplient les interventions, à la fois auprès de la DRH de l'Agence, mais aussi auprès des autorités compétentes des pays d'accueil. Ce travail nécessite du temps et de la connaissance pour à la fois exploiter les textes de l'AEFE et ceux des pays dans lesquels les établissements sont implantés.
Concernant Dakar, le mois de grève reconductible en novembre dernier, les mobilisations et les interventions auront porté leurs fruits en permettant le maintien des avantages acquis. Mais le sujet est loin d'être épuisé car beaucoup d'autres éléments sont encore en chantier et vont demander un gros travail de fond et de nombreuses négociations pour sécuriser les personnels de droit local et obtenir des rémunérations en adéquation avec l'inflation locale.

La lutte continue. On ne lâche rien !
Crédit image : SNES-FSU Sénégal
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